La
Bolivie est le pays le plus pauvre d Amerique du Sud et donc pour nous une aubaine car bien plus economique que l Argentine et le Chili.
Sa population est majoritairement indienne ou plutot
Aymara: les descendants d une civilation prodigieuse qui a "domine" l Amerique du Sud durant plusieurs millenaires: les
Tiwanakus. En effet, tres peu de
"conquistadors" europeens s y sont installes, probablement a cause des conditions climatriques difficiles. Une grande partie du peuple Bolivien, dont la capitale est
La Paz, vivent sur l altiplano, a plus de 4000 m d altitude, et les hivers sont rudes!
Beaucoup de personnes parlent encore
l Aymara, langue originelle avant l arrivee des espagnols , perpetuent des vieilles traditions et vouent toujours un culte aux anciens dieux tels que
la Pachamama .
Aujourd hui, les principales ressources du pays sont les immenses champs de
Coca (dont les feuilles servent entre autre a fabriquer la cocaine) et le
gaz dont il exporte de grandes quantites a des pays voisins comme le Bresil, l Argentine ou encore le Chili. D ailleurs,
Evo Morales, premier indien elu a la presidence de la Bolivie (alors que cette population represente 85 % du pays!) vient de reprendre aux industriels occidentaux la main mise sur le gaz bolivien (ce qui a fait grand bruit!).
Afin de se developper plus rapidement, la Bolivie aurait grand besoin de "recuperer" un acces a la mer ( perdu lors de la sanglante "guerre du Pacifique" a la fin du 19 eme siecle...) mais le Chili et le Perou s y refusent obstinement...
C est apres un "decollage" de plus de 4600 m de denivele positif et 280 km a une allure "astronomique" que nous "atterissons"sur le
Lago Chungara qui fait office de frontiere entre le Chili et la Bolivie.
Nous y passons une 1 ere nuit tres "fraiche" dans nos hamacs au bord de ce magnifique lac borde de sommets majestueux de plus de 6000 m et au milieu d une multitude de lamas, alpagas et autres vigognes...
Nous voici tout de suite dans l ambiance de notre nouveau jardin:
l altiplano!A plus de 4000 m, c est la premiere fois que nous roulons avec polaires et bonnets; le changement d atmosphere avec le
desert d Atacama est saisissant car ici, malgre l altitude, tout est vert . Et il y a de la vie!!!
Nous voici tres vite a
Sajama, petit village du meme nom que la montagne qui le surplombe:
le toit de Bolivie (6553 m).Et oui, les choses serieuses sont pour tout de suite!
Un peu de repos dans cet authentique village andin ou les gens vivent a l ancienne : pas d electricite (juste une bougie le soir!), ils lavent le linge a la riviere lorsqu elle n est pas gelee et les thermes d eau chaude a 5 km du village font office de douches publiques...
Tandis que les femmes s occupent des enfants et tissent la laine de lama et d alpaga pour en faire des habits traditionnels qui font la renommee du pays, la plupart des hommes du village deservent les nombreux montagnards venus tenter leur chance sur cet impressionant volcan. Ils debutent comme porteurs puis cuisiniers et pour ceux qui peuvent s offrir la courte formation:
guides.
Fatigues par notre derniere "grimpette" et desireux de faire travailler les locaux, d autant plus que c est tres bon marche (trop? un porteur sur l Aconcagua gagne 18 fois plus pour la meme prestation!!!) nous prenons pour la premiere fois mule, porteurs et guide... le grand luxe!
Trois heures de marche facile car nos sacs sont sur le dos de l animal et nous voici a 4700 m , au pied du geant, qui mis a part le
Mont Blanc il y a plus d un an, est le premier sommet ou nous allons veritablement devoir nous servir du piolet et nous encorder... c est un glacier!
Le guide et les porteurs viennent nous tirer du lit vers 8 h du matin et nous repartons pour 3 h de marche, cette fois sur le glacier et avec des pentes avoisinnant les 30 degres. Bien que nous n ayons pas nos sacs (un des porteurs a la soixantaine, la honte!), nous avons bien du mal a suivre notre guide
Juan car il nous fait du "fractionne" (5 mn a fond et il s arrete) alors que nous sommes plutot "diesels" suite a notre aventure... Nous arrivons au dernier camp (5700 m) sans probleme et deplions notre micro-tente a meme la neige en priant pour qu il n y ait pas trop de vent, pas trop rassures.
Le soir, nous partageons la tente de Juan qui, malgre le fait qu il soit tout seul, fait le double de la notre. Nous discutons de nos vies respectives autour d un plat national, la Quinoa, et d un mate fait avec une plante ceuillie dans la montee. Sympa!
En pleine nuit debarque un groupe de grimpeurs locaux, "frigorifies", a qui nous prettons main-forte pour installer leur tente (ils sont fous!).
Reveilles par Juan a 3 h du matin, nous nous preparons et prenons un mince petit dejeuner, pour partir a l assaut du volcan a 4h.
Encordes ( indispensable sur un glacier de ce type, surtout la nuit!), nous sommes obliges de suivre le rythme infernal du guide qui, comme la veille , fractionne! A la lueur de nos frontales, nous lui emboitons le pas sans vraiment nous rendre compte de la pente (qui cette fois ci est de l ordre de 40-50 degres!) et surtout d une crete tres etroite ou
"il ne faut pas se louper"!!! La derniere partie est plus "roulante" du fait que Juan nous fait zigzaguer .
Apres un peu moins de 4h d efforts "intenses", nous en terminons avec
une prise d altitude de 6553 m depuis la mer a Arica jusqu au Toit de Bolivie, le tout en une semaine tout rond. Le guide plante son piolet au milieu de la grande plateforme sommitale et nous raconte que par deux fois, d autres guides et lui y ont joue la partie de foot la plus haute du monde!!! (et perdu quelques ballons...).
La vue y est exceptionnelle avec d autres sommets mythiques tels que le
Pomata ou le Parinacota qui nous parraissent minuscules. Cyril continue sa "tournee" andine, cette fois avec Juan , ils entonnent
" l hymne andin a la montagne" dans un
duo Franco-Bolivien improvise!( repete brievement la veille a 5700 m)
Apres une heure de pur bonheur, nous entamons la descente prudement car meme si l ascencion fut "courte", nous n en sommes pas moins fatigues et sur un glacier, le moindre faux pas peut etre fatal et entrainer toute la cordee dans la chute..."Cuidado"!
Dans la "pala" (partie la plus raide), Juan tente d organiser un rappel mais se rend vite compte de notre "experience" pour l assurer ensuite et finit par abandonner.
Nous recuperons notre tente et nos affaires et poursuivons la descente jusqu au village apres avoir donne nos sacs, cette fois a 2 adolescents remplacant la mule qui a eu "un empechement"...
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