Le Perou

Au 13 eme siecle apres JC, le soleil aurait envoye Manco Capac et sa compagne Mama Oclo sur une ile du lac Titicaca afin de sortir les indigenes de leur vie barbare. Tres vite, apportant de nouvelles techniques en matiere d agriculture et d elevage, il va fonder la capitale de son futur royaume: les Incas. Il va instaurer des lois de vie commune, des impots, des regles de solidarite et de respect qui n existaient pas jusqu alors...
Avec ses 12 descendants (les rois "fils du soleil"), la civilisation Inca va s etendre "pacifiquement" depuis le Chili jusqu a la Colombie. Les Rois etaient veneres tout autant que le Soleil pour lequel ils construirent des temples qui font aujourd hui la renommee du pays.
Il y avait de l or a profusion mais il n etait pas considere comme un bien precieux en comparaison a la nourriture, la laine... Leur histoire reste un peu "floue" car ils n ont jamais su ou pense a ecrire. Tous les recits sont donc tires des temoignages des derniers Incas...
En 1532 Pizarro et les Conquistadors vont decouvrir les richesses incommensurables de cet empire et le piller, l envahir et le convertir de force a leur religion si bien qu en tres peu de temps la culture Inca s est eteinte.
Aujourd hui malgre leur disparition, le pays est toujours tres lie a ses ancetres puisque les indiens parlant la langue originelle (le Quechua) sont majoritaires. Les ruines temoignant de la grandeur Inca sont chaque annee assaillies de dizaines de milliers de visiteurs en faisant le pays le plus touristique d Amerique du Sud.
Heureusement en dehors des sites phares, les prix restent tres abordables.
Le Perou, c est aussi et surtout (pour nous) la majestueuse Cordillere des Andes et ses habitants atypiques toujours acceuillants et tres "chambreurs" durant le Mondial...



Nous poursuivons notre "jolie promenade" le long du lac Titicaca, cette fois du cote peruvien, jusqu a Puno, "la ville du lac". D un coup de bateau, nous visitons les jolies iles flottantes d Uros, construites en paille nouee et derivant sur le lac...






Apres une traversee de l Altiplano plutot calme au milieu de nos comperes Lamas, Guanacos et Vigognes, nous arrivons dans le berceau et ancienne capitale des Incas: Cusco.
Nous y passons plusieurs jours, le temps pour Clement de visiter les sites touristiques entourant la ville et pour Cyril (deja venu) d aller explorer la Vallee Sacree a velo a la recherche de nouveaux sites!





On termine par l incontournable Machu Pichu, le joyau d Amerique du Sud. Il ne fut decouvert qu au debut du siecle dernier et fut ainsi preserve des Conquistadors et autres pilleurs.
Au lever du "roi" soleil, la cite nous illumine par sa grandeur mais ensuite, plus que par les Incas, nous nous sentons "impreignes" par une autre civilisation "etrange" et envahissante: les occidentaux!
Depuis notre depart nous n avons jamais vu une telle concentration de touristes. On n y parle plus l espagnol et encore moins le Quechua, mais l anglais et surtout le japonnais! Chauvinisme oblige, nous hissons le maillot bleu au sommet de ce lieu mythique...histoire de donner le ton a la pleiade de nationalites presentes!






Meme a l autre bout du monde, nous allons suivre l epopee fantastique, vetus de bleu, ce qui , jusqu au match contre le Bresil, nous a valu quelques railleries...
Clement s offre un jolie vol en parapente ou il va monter a plus de 5600 m et ... prendre un sacre coup de froid!

La "redescente" vers la mer va etre eprouvante car apres l Altiplano, nous voici dans les montagnes russes: les cols de 4000-4400 m repassant parfois sous les 2000 m vont se succeder sur plus de 500 km. Cela nous vaut quelques etapes dantesques avec le froid et parfois la grele au sommet, et des longues, longues journees pour rejoindre un abri quel qu il soit. Nous dormons meme une fois sur le plancher d une cabane en compagnie des enfants d une gentille "mama" peruvienne...
Le dernier col "bascule" (4300m), c est avec soulagement que nous plongeons vers la mer et le desert apres 2 mois de "semi apne" a 3000- 4500m. Enfin la chaleur!





Toujours en plein mondial (repos les jours de match!), nous longeons la cote jusqu a Lima que nous atteignons pour la finale.
Le visage (et le coeur) bleu blanc rouge, nous vivons l evenement sur ecran geant au "QG" francais de la ville avec une centaine de compatriotes. Comme vous certainement, nous chantons, crions, tremblons jusqu au bout, jusqu a ce que Papy zizou perde la boule...

Alors que l on broie du noir, un "messie": Binus, debarque a l improviste dans un cyber cafe de Lima (il y en a des centaines!). On le croyait a Ushuaia et lui nous imaginait en Australie... Le monde est petit!




suite sur Perou 2...

Nous finissons par nous remettre en selle, direction le Nord ou nous escaladons pour la derniere fois la cordillere avec un "petit col" a 4100 m depuis la mer, toujours charges comme des mulles. Nous nous laissons ensuite devaler jusqu a Huaraz, point final de notre periple sud americain.
La ville est, comme La Paz, impressionante et un haut lieu des Andinistes du monde entier en plein coeur de la Cordillere Blanche avec une cinquantaine de sommets de + de 5700 m, un "paradis" pour les "conquerants des cimes" ! !



Parmi eux le redoutable Toit du Perou, le Huascaran (6750m), qui va nous poser des problemes...



Cette annee la voie normale est tout simplement impraticable et la voie de "secours", tres technique, s adresse exclusivement a des pros.
Il n y aurait en tout et pour tout que 4 personnnes ayant foule le sommet cette saison et des gens experimentes tels que 4 guides suisses ont du faire demi tour... La plupart des guides locaux n acceptent pas de clients pour s y attaquer ou alors a des prix exorbitants (700 dol par personne!) sans aucune certitude car aucun d entre eux n a realise cette voie cette annee. Bref, c est presque mission impossible pour nous qui ne sommes pas "specialistes".
Un peu deseperes, nous rencontrons 2 jeunes francais alpinistes: "Tonio" et "Jacky" qui nous proposent de venir avec eux sur un autre geant Andin: le Chopicalqui (6350 m).
Malheureusement, les mauvaises conditions meteo persistantes ne nous permettent pas d atteindre le sommet malgre une tentative dans le brouillard et la neige avortee a 5700 m en compagnie de Pierre, Maeva et Etienne.



Neanmoins, nous reussissons a les convaincre d aller quelques jours plus tard sur le huascaran pour voir de plus pret ce qu il en est vraiment (car les rumeurs...) et faire au moins une tentative.

Au depart de Musho (3000 m), nous entamons l ascension , cette fois bien aides de 2 anes jusqu au camp de base (4300 m). Le lendemain nous allons directement au camp 1 apres avoir chemine a travers la "Morraine", zone pierreuse et casse gueule due au recul du glacier. Nous installons le camp sur la neige a 5350 metres en priant pour que le temps reste beau car notre tente est "limite"...
On s y refugie apres un "feu d artifice" a la tombee du jour pour passer une nuit correcte malgre le froid alors que nos amis s etouffent legerement a cote (cette fois on est aclimates!).





On attend patiemment l arrivee du "dieu " pour sortir de notre "boite a sardines" puis partons veritablement a l assaut de la montagne.

Nous evoluons "exposes" sous des seracs menacants, gravissant des pentes de 40 a 50 degres jusqu a une large crevasse "infranchissable" a 5700 m.
Plus de 15 m de profondeur, quasi-impossible a escalader car deversante, nous distinguons tout de meme une lueur d espoir en apercevant une echelle en bois que l on va parvenir a recuperer a l aide d un rappel. Oui, mais celle ci va s averer peu solide et surtout trop courte. Meme si apres plus d une heure a "bricoler" on reussit a relier les 2 bords de la crevasse pour quelques centimetres, les conditions de securite ne sont pas reunies pour nos amis!
Apres de longues discussions nous devons nous rendre a l evidence, le toit du perou, dernier sommet sud Americain, nous inflige notre premier veritable echec .






C est un peu "amers", apres 3 semaines a assieger la Cordillere Blanche, qu on s avoue finalement vaincus et entamons la descente avec notre "coupe du monde" a portee de piolets!




Quelques jours plus tard, 2 francais se sont tues, emportes dans une avalanche au Perou...Cela nous rappelle que parfois il faut savoir accepter la defaite et rester humble vis a vis de la montagne car l enjeu final sur ces hauteurs n est pas le sommet mais de rester en vie!
Comme l equipe de France, nous reviendrons peut etre un jour ici et ramenerons "la coupe"...

En "consolation", Cyril part rageusement a l assaut d un col en vtt de plus de 4800 m (un Mt Blanc!), sur une piste defoncee et sous la neige au coeur de la cordillere blanche, histoire de ne pas partir sur une defaite...

Nous passons nos derniers jours a Huaraz a ruminer cet echec ainsi qu a essayer de vendre notre materiel de montagne dont nous n aurons plus l utilite en Australie et en Asie...



Rassurez vous, nous ne guardons que des bons et inoubliables souvenirs de notre periple sud Americain. Autant d un point de vue sportif ou se fut et sera sans doute le plus gros morceau (avec le froid, le denivele, l altitude, le desert, la montagne...) qu au niveau des paysages epoustouflants et varies, NOUS AVONS ETE SERVIS!
Les gens ont toujours ete supers avec nous et nous avons ete epargnes par les galeres, compare a l Afrique, meme si avec notre organisation un peu "legere" nous avons toujours quelques surprises...

Hasta Luego



Perou: 2260 km , 2 mois et demi, Huascaran (echec a 5700 m...)
Amerique du Sud: 7 mois, 6884 km, Aconcagua: 6962 m.
Total: 15540 km, 15 mois et demi.