La recente histoire de
l`Afrique du Sud est boulversante.
Il ya encore 12 ans, une minorite de "blancs" (14%) avait les pleins pouvoirs et exercait les "scandaleuses" lois de
l´Apartheid. Les "noirs" etaient presque reduits au rang d´esclaves et ne pouvaient circuler librement dans leur propre pays.
Entasses dans des "Townships" (bidonvilles), ils n´avaient ni le droit de vote ni acces aux metiers importants ni a une place dans la societe...
Le marriage et meme le fait de se montrer entre "noirs et blancs" était strictement interdit par la loi...
Heureusement, sous la pression de la communaute internationale, se sont tenues les premieres elections democratiques en 1994 ou, avec l´emblematique
Nelson Mandela, ces lois ont disparu.
Neanmoins, les inegalites persistent car même si ils ne sont plus au pouvoir, les "blancs" conservent la majorite des terres et les postes cles dans les entreprises tandis qu´enormement de "noirs" vivent encore dans les townships, dans des conditions excecrables.
Le "melange" est encore tres superficiel et le pays est en proie aux agressions et vols en tous genres...
On nous a d´ailleurs fortement déconseille d´entreprendre la traversee du pays a velo car nous "serions" des proies faciles.
Cela tourne a la psychose: la situation n´est pas si desesperee...
Nous atterrissons le 30 Octobre, toujours sans velo, a l´aeroport de
Jophannesburg, la capitale de l´afrique du Sud. Nous y retrouvons Patrick, Brigitte et Bryan, amis de
Mormoiron. Nous allons avec eux a Soweto, celebre Township car Nelson Mandela y habitait avant d´etre emprisonne plus de 20 ans dans la prison de
Robben Island pour son opposition aux lois de l´apartheid.
Pierrick, un velleronnais habitant a Jo´burg depuis plus de 20 ans avec Vivianne, nous heberge genereusement pendant plus de 2 semaines durant lesquelles nous peinons a nous faire acheminer nos velos retrouves par la police aux
Comores. Celle ci refusait de nous les faire parvenir sans "contrepartie" et nous nous en sommes sortis grace au Consul de France aux Comores.
Le velo de Clement est entierement repeint en noir (quel look!), apres quelques reparations nous sommes enfin en mesure de repartir.
Nous profitons de ces "vacances" pour visiter le centre de Jo´burg pourtant deconseille... A peine 30 minutes, nous sommes agresses par des "voyous": Cyril est etrangle durant une bonne minute, mis "a poil" en plein marche et s´accroche a son short dechire pour sauver l´essentiel (cb, dollards...). Plus de peur que de mal! Le ton est donne...
Nous prenons la route en direction du
Drakensberg, chaine de montagne faisant office de frontiere avec le
Lesotho, petit pays enclave au sein de l´Afrique du Sud. Pour nous y rendre, nous devons emprunter des pistes en tres mauvais etat qui valent a Clement une serie incalculable de crevaisons...Nous franchissons plusieurs cols a travers les paysages magnifiques du massif, et le dernier, le terrible
Sani Pass nous donne beaucoup de fil a retordre. Il s´agit d´une piste "defoncee" qui monte en lacets jusqu´a 2860 m ou il nous faut parfois pousser tant la pente est raide...
Nous voici donc au
Lesotho ou vivent principalement des bergers habitants des borries en pierre aux fin-fonds des montagnes.
Nous laissons les baggages au refuge qui est aussi le plus haut pub d´Afrique et attaquons l´ascension avec les velos. La principale difficulte est de nous "orienter" car il n´existe aucun sentier.
Nous progressons a travers les prairies et le maquis jusqu´au pied d´une montagne qui semble etre la plus haute. Nous cachons les velos et l´escaladons rapidement. De son sommet, nous en distinguons un autre visiblement plus eleve et sommes donc "obliges" d´y aller...
Nous y parvenons dans les nuages et, croyant reellement etre au "bon", on sort l´appareil photo et, soudain, les nuages s´ecartent et on decouvre enfin, a quelques centaines de metres, le
Thabana Ntlenyana, plus haut sommet au sud du Kilimanjaro (3482 m). Plus e doutes (ecritures, tas de pierres), notres dernier sommet africain est vaincu!
De retour au refuge nous decidons finalement de redescendre par le sani Pass plutot que par le Lesotho car les routes y sont en tres mauvais etat et Clement a epuise le stock de chambres a air.
Dans la descente, apres avoir passe le poste d´immigration du Lesotho, Clement creve encore 2 fois et nous arrivons trop tard a la frontiere Sud Africaine; nous nous retrouvons coinces a camper devant la "grille" entre les deux pays,
nous sommes en transit!!!Nous prenons ensuite le cap sur l´
ocean indien par une jolie route vallonnee mais a la reputation peu "sure":
la Transkei road.
Enormement de gend nous mettent en guarde, nous ne sommes pas tranquilles...
Nous evoluons dans notre "legendaire"
style vagabond (belle etoile, hamac...) et tentons de nous cacher dans des forets loin des villes. Une fois, a la tombee de la nuit, nous nous faisons "reperer". Cyril appercoit 2 hommes caches dans les buissons qui nous observent...Discretement, il court jusqu´au village le plus proche, escalade le portail d´une maison et appelle la police tandis que clement reste cache pres des velos, piolet a la main...
Les "visiteurs" s´enfuient et la police nous escorte jusqu´au poste ou nous partageons une "cellule" pour la nuit avec des mandiants...
Ambiance!!!
Apres cet episode, nous demandons autant que possible l´hospitalite afin de pouvoir camper dans le jardin de proprietes privees. Les gens acceptent presque toujours et bien souvent nous "obligent" a dormir a l´interieur et a partager leur repas...Vraiment sympa!
Nous sommes soulages lorsque nous atteignons
East London et l´ocean Indien: "plus que" 1000 km le long de la cote Sud de l´Afrique. Paysages sauvages, plages sublimes et "spots" de surf se succedent le long de la
Garden Road.
Le vent est toujours defavorable et nous nous accordons quelques "pauses", notament a
Port Elisabeth et surtout a
Jeffreys Bay ou nous sommes heberges gratuitement en face de la celebre place de "
Supertube" , l´un des "spots" de surf les plus renommes au monde.
Le temps de montrer aux champions locaux nos talents de surfeurs (on est polyvalents)!!!
Pour Noel, on "s´offre"
le plus haut saut a l´elastique au monde du haut du Bloukrans bridge (216 m, yahoo!!!).Nous passons le reveillon a
Mossel Bay, derniere station balneaire avant
Le Cap.
Le dernier troncon est assez penible car nous ne longeons plus la cote, les arbres se font rares et la fatigue accumulee se fait sentir...
A 30 km de
Cape Town, un policier nous arrete et tient absolument a nous faire traverser les prochains km, les velos dans le coffre de sa voiture, car il y "aurait" des Townships dangereux.
Pas question!!! Si pret du but et au grand "damn" du policier, nous prenons le risque et passons sans encombre.
Enfin l´
ocean Atlantique et la fin de notre "periple africain", nous arivons au Cap le 30 Decembre.
Nous fetons le nouvel an au milieu de milliers de touristes sur la fameuse plage de
Camps Bay. Juste apres les 12 coups de minuit, nous etions "a poil" dans l´ocean et ses eaux a 10 degres...
Nous profitons des quelques jours qu´il nous reste pour nous rendre au celebre
Cap de Bonne Esperance, pointe symbolique de l´Afrique, rencontre des 2 oceans. Nous escaladons aussi la
"Table Mountain" (1018 m) qui surplombe la ville, superbe panorama !!
Nous quittons le continent le 4 Janvier apres plus de 6 mois et une "traversee chaotique" : bateaux imaginaires, vol des velos aux Comores...
Afrique du Sud: 2606 km; 67 jours Thabana Ntlenyana: 3482 m
Afrique: 5455 km ; 6 mois Kilimanjaro (5895 m)
Distance totale: 8656 km ; 8 moisNous voici a
Buenos Aires en
Argentine ou de hautes motagnes et de nouvelles aventures nous attendent...
A bientot