Le Chili, avec seulement 30 millions d habitants, est malgre tout l un des pays les plus longs du monde. Il s setend depuis la pointe Sud de l Amerique (
Cap Horn) jusqu au Perou, 4300 km plus au nord et est delimite par des "frontieres naturelles": l ocean d un cote, la Cordillere des Andes de l autre.
Encore une fois, nous avons du nous "contenter" de la demesure du Nord et de ses paysages desertiques ou se trouve le plus haut volcan du monde.
Le pays, bien qu encore meurtri par le recent coup d Etat (1973) suivi d une longue dictature militaire dirigee par le
General Pinochet est aujourd hui un des (voire le) pays les plus riches et "occidentalises" du continent Sud Americain. Ses principales ressources sont le cuivre, la peche du saumon et le tourisme.
Redescendus depuis la Cordillere apres avoir vaincu le Toit des Ameriques, nous evitons la capitale
Santiago et nous rendons directement a
Valparaisso et Viña Del Mar, au bord de l ocean.
Nous avons ainsi
traverse le continent dans sa largeur et rejoint
le Pacifique depuis
Buenos Aires et
l ocean Atlantique!!!
Quelques jours de repos (bien merites?) chez Gustavo et Angela (des franco-chiliens vivant a Viña del Mar depuis peu) qui nous acceuillent quelques jours genereusement et nous nous remettons en route pour une longue remontee du Chili vers
le Nord et la Bolivie.
Pour ce faire, nous empruntons l unique route, "
la Ruta 5" qui tantot suit le bord de mer "jonche" de villages de pecheurs, tantot s en eloigne pour traverser d immenses etendues desertiques...
A cote de
La Serena, grande station balneaire, nous prenons le temps d aller voir encore "plus haut" que les toits du monde a l observatoire astronomique de Mamalluco.
Apres une conference tres interressante sur la grandeur de l univers, les constellations, nebuleuses... nous observons au telescope la lune et ses crateres, Saturne et son anneau...
Notre planete ainsi que notre aventure nous semblent d un coup "minuscules"...
Prochaine expe
:"les toits de l univers en soucoupe!!!".De retour sur terre, nous reprenons nos "fusees" et poursuivons jusqu a
Copiapo, au coeur de la Cordillere pour nous attaquer a l
Ojos Del Salado, Toit du Chili.Le pied du volcan est accessible uniquement en 4x4 et nous nous faisons "deposer" directement a 5000 m d altitude avec nos 50 l d eau et 30 kg de nourriture...
Nous sommes donc au beau milieu de la
Cordillere "Los Andes", la plus dense en sommet de plus de 6000 m (elle en compte 12).
C est epatant, meme a cette altitude tout n est que desert (tres peu de neige) et depuis les hauts plateaux, les sommets majestueux parraissent de vulgaires "collines", presque trop faciles...
Cela est bien trompeur car l oxygene s y fait tres rare en raison du climat sec et de l absence totale de vegetation. Malgre notre experience recente a
l Aconcagua, nous avons eu tout desuite des difficultes a l emmagasiner.
A l oppose de ce dernier, ici, pas de villages, internet, restos... Nous sommes quasiment seuls mis a part 2 suisses et 2 allemands ayant du redescendre (une fois meme en pleine nuit!), souffrant du mal des montagnes. Le couple d allemands decide de nous "sponsoriser": ayant monte de l eau, de la bouffe et du gaz au dernier camp, ils ne se sentent pas la force d aller les recuperer. Ce "cadeau" raccourcit nos plans d une journee en nous evitant un aller-retour, ce qui n est pas forcement une bonne chose...
En effet, apres seulement 3 jours en haute altitude, nous voici deja au
refuge Tejos (5850 m) a nous preparer pour l assaut final!
Toute la nuit, nous sentons notre coeur battre la chamade et avons le souffle court, si bien que nous ne prenons pas le risque de nous endormir et ..."ne plus nous reveiller" .
A 6h30 du matin, nous quittons le refuge (pratique pour s habiller et se faire a manger). "Surhabilles" comme pour l Aconcagua, nous nous devetons rapidement car il y fait bien plus chaud, meme a plus de 6000 m. Nous grimpons par un petit sentier tres raide qui serpente a travers un pierrier menant jusqu au cratere.
Apres de longues heures de marche, nous arrivons a un "neve" qu il nous faut traverser. Mais Cyril, pas tres "chaud" pour mettre les crampons, decide de "couper" tout droit vers le sommet malgre une barre rocheuse qu il juge "facile".
Clement hesite un moment et le perd de vue puis finit lui aussi par prendre cette "option".
L azimut se revele etre beaucoup plus penible: en sortant de la trace, la montee sur le pierrier se resume a "2 metres de gravis, 1 metre redescendu" et on s asfixie tres vite a cause de l altitude....
Bref, cette voie "non-officielle"est loin d etre un raccourci et seule notre volonte inebranlable et notre temerite (excessive?) nous permettent de parvenir au
sommet du plus haut volcan du monde (6893 m). Enfin pas tout a fait, car a quelques dizaines de metres du sommet, une ultime paroi nous separe encore de la corde fixe menant sur le Toit du Chili par la "voie normale".
Et elle parait infranchissable si bien que Cyril s imagine un instant "coince" la, avec "l arrivee" a une trentaine de metres... Heureusement, en revenant sur ses pas, il trouve une "faille"dans la roche lui permettant de l atteindre...
A la grande surprise de Cyril, Clement n est pas la ??? Ne l ayant pas vu derriere lui, il etait persuade qu il avait pris la voie normale et en aurait fini bien avant lui. Apres une longue attente il en deduit que Clement a du redescendre prudemment pour retenter sa chance plus tard...
Apres avoir fait "honneur" a l
Auvergne et ses "petits volcans", Cyril decide de redescendre. Avant de plonger dans le neve, cette fois, il appercoit Clement qui, a son tour, parvient sur
le 2 eme plus haut sommet d Amerique.Il a finalement affronte les meme epreuves mais dans un "couloir" parallele sans jamais l appercevoir ...
Moins "touches" qu a l Aconcagua, nous rejoignons tout de meme epuises le refuge Atacama (5250 m).
Regle d or en montagne: "la ligne d arrivee se trouve en bas"!!!
Pour recuperer, nous passons 2 jours en compagnie des seules vigognes, guanacos et autres flamencos au bord de la fabuleuse
Laguna Verde.
Grace a l activite volcanique, nous profitons de sources naturelles d eau a 35 degres, le tout a plus de
4350 m et dans un decor de reve!!!
On en abuse meme un peu trop, ce qui nous vaut de serieux coups de soleil (et oui, meme a cette altitude!).
De retour a
Copiapo, nous retrouvons
Binus, un ami vauclusien "chaud bouillant" pour s essayer aux plaisirs de la bicyclette... Il achete une "bete de course" sur place et fait quelques km avec nous.
Mais le
desert d Atacama, territoire le plus aride de la planete (l Egypte en un peu moins chaud) va le "refroidir" et le faire sauter dans un bus pour le Perou...
Tout n est que sable, sans aucune vegetation a l horizon. Il nous arrive parfois de ne pas rencontrer le moindre village pendant plus de 400 km et devons nous rationner en eau et en nourriture. De longs moments de solitude ou il nous faut nous armer de patience et etre astucieux pour ne pas dormir tout les soirs "tete dans le sable". Nous reussissons parfois a "passer" le hamac au beau milieu du desert (panneaux, abris bus...). Mis a part les quelques camionneurs qui ne maquent pas de nous saluer de leurs klaxons, nous sommes "seuls au monde"!
Il en est ainsi entre les principales villes du nord ou nous reprenons des forces:
Antofagasta,
Iquique puis enfin
Arica, la "pointe Nord du Chili".
Apres un "arret maladie" cause par une platree de fruits de mer qui nous y a cloue une bonne semaine , nous sommes montes sur les hauts plateaux andins et avons rejoint la
Bolivie.
4600m de denivele positif en 3 jours plus charges que jamais: une vraie partie de plaisir (on a finit de nuit a la frontale...) !!!
Distance parcourue: 2578 km ; 65 jours , Ojos del Salado (6893m)
Distance totale: 12768 km En "bonus" pour notre 1 er anniversaire: quelques panoramas vu de notre hamac, plutot sympas ???